Trois jours durant, le cinéaste brésilien Karim Aïnouz sera la principale personnalité à l’honneur de la 37e édition de Cinélatino à Toulouse. Révélé à Cannes il y a plus de vingt ans avec Madame Satä, il accompagnera une intégrale de ses longs métrages, fictions comme documentaires. Proche de ses compatriotes Walter Salles, dont il a coécrit Avril Brisé, et Marcelo Gomes, avec qui il a coréalisé Viajo porque preciso, volto porque te amo (présenté en séance-hommage à Jean-Paul Gorce, ancien directeur de la Cinémathèque de Toulouse récemment disparu), Karim Aïnouz participera à une rencontre sur son travail. Il pourra revenir sur les réalités du Brésil que chroniquent nombre de ses films, et sur ses engagements dans un pays fracturé, mais aussi sur son ouverture au monde dont témoignaient récemment Le Jeu de la Reine, film historique en anglais, et Marin des montagnes, documentaire qui revient sur ses origines kabyles en Algérie. Parallèlement aux trois compétitions (longs métrages de fiction, longs métrages documentaires, courts métrages) qui prennent chaque année le pouls de la production latino-américaine d’aujourd’hui, cette édition 2025 propose un focus thématique sur les voix et regards de cinéastes autochtones. Du Mexique à la Patagonie, cet ensemble réunira des courts et longs métrages rares témoignant de l’adoption de l’outil cinéma par des communautés minoritaires parfois transfrontalières et souvent menacés de disparition comme leurs langues. A noter aussi, en écho à l’actualité la plus brulante en Amérique latine, un coup de projecteur sur la cinéaste argentine Albertina Carri qui participera à la table ronde « L’Argentine au temps des tronçonneuses de l’extrême droite ». Sans oublier la plateforme professionnelle Cinéma en Construction, qui accompagne des projets latino latino-américains à l’étape de leur post-production et innove cette année avec un pays à l’honneur : Le Chili. Parmi les quatre films qui ouvriront Cinélatino cette année, on trouve Mexico 86 de Cesar Diaz qui, près de six ans après la Camera d’or à Cannes pour Nuestras Madres, présentera en avant-première ce nouveau film en compagnie de sa comédienne principale Bérénice Bejo.