Dans un contexte économique dégradé, marqué par la baisse du soutien de plusieurs partenaires publics qui frappe de nombreuses manifestations culturelles, le festival Cinespana de Toulouse est contraint de réduire la voilure en passant de dix jours à une semaine la durée de sa 30e édition. Malgré cela, le rendez-vous toulousain maintient le cap et continue d’offrir une fenêtre sur le cinéma espagnol (et depuis quelques années portugais), notamment à travers des compétitions de fictions et de documentaires. Ces sélections sont complétées d’un panorama de films ibériques sortis ces derniers mois (L’Affaire Nevenka d’Iciar Bollain, Tardes de Soledad d’Albert Serra, Un amor d’Isabel Coixet, Sirat d’Oliver Laxe…) ou à venir bientôt dans les salles françaises comme On Falling de Laura Carreira, tourné en Grande-Bretagne et coproduit par la société de Ken Loach. L’histoire et le patrimoine ne sont pas oubliés avec par exemple un coup de projecteur sur la transition démocratique, période charnière suivant la mort de Franco en 1975. Par ailleurs, le volet thématique de cette édition 2025 se penche sur les imaginaires du futur du cinéma espagnol. Des années 70 à nos jours, on y retrouvera plusieurs jalons du cinéma de genre espagnol comme Le Massacre des morts vivants de Jorge Grau, Action mutante d’Álex de la Iglesia, Ouvre les yeux d’Alejandro Amenabar, La ciudad oculta de Víctor Moreno ou La piel que habito de Pedro Almodovar. C’est une des égéries d’Almodovar qui recevra le Violette d’honneur cette année : Rossy de Palma. Personnalité iconique, la flamboyante comédienne, danseuse et chanteuse présentera à cette occasion une avant-première de Dia de caza de Pedro Aguilera à l’issue de laquelle elle rencontrera le public. Ce sera en quelque sorte un préambule à son retour l’an prochain dans la ville rose, à la fois comme invitée d’honneur du Nouveau Printemps et pour une carte blanche à la Cinémathèque de Toulouse.
