C’est une avant-première de L’Etranger de François Ozon, nouvelle adaptation du roman emblématique de Camus, qui ouvrira le 47e Festival du cinéma méditerranéen de Montpellier, en présence du réalisateur. Principale manifestation en France dédiée à la production du bassin méditerranéen, Cinemed démarre cette année à l’heure où un fragile espoir renait au Proche-Orient après deux années particulièrement tragiques. Comme chaque édition, celle-ci fait logiquement écho aux thématiques prégnantes des pays visités qui traversent et irriguent les différentes compétitions du festival (longs métrages, courts métrages, documentaires). Le rendez-vous montpelliérain se penche tout particulièrement cette année sur le jeune cinéma syrien, en pleine phase de reconstruction comme le pays meurtri. Ce sera l’occasion de revenir sur des longs métrages de fiction récents, comme Le Traducteur de Rana Kazkaz et Anas Khalaf, et des documentaires, comme My Memory Is Full of Ghosts de Zawahri Anas et Taste of Cement de Ziad Kalthoum, mais aussi de découvrir une quinzaine de courts métrages de jeunes auteurs qui représentent l’avenir. Avec le CNC, l’avenir de la production syrienne sera d’ailleurs au cœur d’une journée professionnelle intitulée « Cinéma syrien, état des lieux et perspectives ». D’autres rendez-vous professionnels rythmeront le festival (Cinemed Meetings, 35e Bourse d’aide au développement…). Parmi les personnalités à l’honneur au long de cette édition 2025 on trouve au premier plan Raymond Depardon. De Numéros zéro à 12 jours, en passant par exemple par Urgences, San Clemente et Profils paysans : Le Quotidien, ce sont plus de trente films qui revisiteront, en compagnie de leur auteur et de sa complice Claudine Nougaret, cinq décennies de création documentaire. Une grande rétrospective anticipant l’exposition consacrée au Depardon photographe qui marquera en décembre la réouverture du Pavillon Populaire sur l’Esplanade de la Comédie. Le festival saluera également, en leur présence, la comédienne française Sabrina Ouazani, révélée il y a une vingtaine d’années par L’Esquive d’Abdelattif Kechiche, et le réalisateur espagnol Fernando Leon de Aranoa (Les Lundis au soleil, El buen patron, Escobar…). Côté patrimoine, c’est un maestro de la satire sociale, Dino Risi, qui sera célébré en une vingtaine de films comme les incontournables Parfum de femme, Les Monstres, Une vie difficile et Le Fanfaron.
