Après avoir fêté son 30e anniversaire l’an dernier, l’Etrange Festival se met sur son 31 avec une édition 2025 aussi dense et éclectique que les précédente au Forum des images. C’est très naturellement que les organisateurs ont ajouté à la soirée d’ouverture, avant le long métrage italien The Forbidden City de Gabriele Mainetti, un court métrage de Phill Mulloy pour saluer la mémoire de cet iconoclaste cinéaste d’animation anglais récemment disparu : Intolerance III : The Final Solution. Suivra le 12 septembre une séance du long métrage Goodbye Mister Christie que présentera ED Distribution qui a accompagné la diffusion en France de l’oeuvre de Phil Mulloy. D’autres figures originales de la production britannique seront au programme de cette 31e édition comme le réalisateur Ben Wheatley, de retour avec Bulk, mais aussi, et peut-être surtout, avec un hommage à la comédienne Barbara Steele. A cheval entre Grande Bretagne et Italie avec quelques incursions outre-Atlantique, cette égérie gothique du cinéma fantastique des années 60 accompagnera deux titres en copies restaurées, d’une part Le Spectre du professeur Hichcock, un film rare de Ricardo Freda, d’autre part Frissons de David Cronenberg. Autre grande figure du cinéma de genre des 60’s , la star japonaise Sumiko Fuji sera à l’honneur à travers l’intégrale des huit films de la saga Lady Yakuza qui l’a révélée, saga à laquelle rend hommage Quentin Tarantino dans Kill Bill et que rééditera bientôt Carlotta Films. Parmi les nombreuses autres personnalités au menu du rendez-vous parisien, on trouve par exemple Adilkhan Yerzhanov. Fidèle du festival, le prolifique réalisateur kazakh est attendu à la fois pour une avant-première de Moor et pour une carte blanche au sein de laquelle on trouve notamment Sous l’emprise du démon de Roy Boulting et Enfants de salauds d’André de Toth. La production française la plus singulière ne sera pas oubliée. D’hier avec une rétrospective Robert Poujade, peintre et cinéaste surréaliste dont les Archives du CNC ont restauré une filmographie qui court de l’après-guerre (Prison) aux années 70 (Le Sourire vertical). D’aujourd’hui avec par exemple la première mondiale de Vade Retro d’Antonin Peretjatko qui s’empare à son tour du mythe de Dracula. A noter aussi une carte blanche à La Spirale à l’occasion du trentième anniversaire de ces défricheurs des marges et compagnons de route de l’Etrange Festival. Sans oublier la traditionnelle sélection des « Pépites de l’Etrange », au sein de laquelle on trouve par exemple The Oily Maniac de Ho Meng-hua, un film hong-kongais de 1976 au pitch aussi improbable que savoureux : « Un jeune homme infirme se venge des criminels qui le tourmentent, lui et son entourage, en utilisant un sort magique qui le transforme en monstre huileux. »