Après tant d’autres grandes figures du cinéma transalpin, le Festival du film italien de Villerupt rend cette année hommage à Marco Bellocchio, depuis Les Poings dans les poches il y a soixante ans jusqu’au récent Marx peut attendre dans lequel le réalisateur de L’Enlèvement et Le Traître revient sur la tragique disparition de son frère jumeau. Toujours côté patrimoine, et comme le signale clairement l’affiche de cette 48e édition, la rétrospective géographique du festival cette année sera consacrée à Venise, avec des classiques comme Senso et Mort à Venise de Luchino Visconti, mais aussi des titres plus rares comme Le Terroriste de Gianfranco de Bosio ou Pain, tulipes et comédie de Silvio Soldini. Natif de Venise, le réalisateur Andrea Segre sera un témoin privilégié de cet ensemble à Villerupt où il recevra l’Amilcar qui célèbre chaque année un talent contemporain. Il accompagnera quatre de ses films dont La Petite Venise et le dernier en date qui a rencontré un grand succès en Italie, Berlinguer, la grande ambition, consacré au populaire premier secrétaire du Parti Communiste Italien qui, à la frontière des années 70 et 80, chercha une troisième voie affranchie à la fois des ingérences de Moscou et du poids de la Démocratie Chrétienne. Comme chaque année, le festival de Villerupt est bien sûr l’occasion de dresser un large état des lieux de la production italienne d’aujourd’hui à travers sa compétition et son panorama.